Edito
MOLLO
L’été approche et les activités musicales s’intensifient, comme chaque année, comme s’il fallait absolument qu’il fasse beau pour que des concerts aient lieux. « Oui, mais tu comprends, il faut vendre des bières. » « Ah. Mais quel rapport avec le fait d’écouter de la musique ? » « Non, mais il faut vendre des bières. » Toutefois, ce n’est pas une raison pour se mettre la pression (quelqu’un a parlé de bière ?) et en oublier le principal qui n’est probablement pas de jouer le plus vite, le plus fort, devant le plus de monde, malgré l’approche des Jeux olympiques (plus vite, plus fort, plus loin et si c’est trop fort, trop vite et trop loin, c’est que tu es trop vieux, mais tu peux toujours acheter une bière au stand buvette). Et finalement, c’est un peu en se retirant ladite pression qu’on pourrait déjà commencer à se laisser tranquille, déjà soi-même et ensuite les autres. Il n’y a qu’à lire l’interview de Victor Wooten qui explique comment, à force de bienveillance et d’encouragements, il est devenu le musicien qu’il est. Pas à force de pression, pas en se déglinguant les articulations en enchaînant les exercices (ce qui n’empêche pas le travail), juste en apprenant à être soi avec son instrument. Est-ce franchement manquer d’ambition ?
La rédaction
PS : On voit de plus en plus des pubs sur les réseaux pour des extenseurs de doigts censés apporter plus de souplesse et favoriser les écartements... Si vous ou l’un de vos proches était tenté, dites-vous bien que cela ne sert à rien en plus d’être dangereux. Mettez-vous (lui) symboliquement une calotte derrière la tête et payez-vous (lui) un métronome ou une bière, ou les deux : ça sera de l’argent mieux dépensé.
Numéro 110
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